Fusionner deux condos pour obtenir la demeure de leur rêve, voilà ce que Claude Dussault et Martine Thibault ont fait au cinquième étage du George V, sur l’avenue Wilfrid-Laurier, face aux plaines d’Abraham. Ils avaient déjà un pied-à-terre dans l’immeuble de prestige depuis sa construction en 2007. Mais lorsqu’ils sont revenus à temps plein dans la capitale, après avoir eu leur résidence principale à Toronto, ils se sont sentis à l’étroit.
Dans leur quête d’un espace de vie plus grand, les deux natifs de Québec ont croisé Anne Turcotte, dirigeante d’agence, courtière immobilière et conseillère pour Engel & Völkers. Elle leur a montré ce que pouvait donner l’union de deux unités en un grand appartement dans l’immeuble d’à côté.
Mais le couple était attaché au George V, à sa vue, à son voisinage... Quand le condo collé à leur pied-à-terre a été mis en vente en février 2018, les astres se sont alignés. Ils ont gardé l’idée de la fusion et sont allés chercher de la surface pour passer de 1700 à 2500 pieds carrés. «C’était un condo d’une chambre, pas trop grand», ça comblait juste nos besoins, indique M. Dussault.
«On a d’abord contacté l’architecte de l’édifice pour voir si c’était possible sur le plan de la structure», mentionne Mme Thibault. Les ascenseurs séparaient les deux unités, il fallait s’assurer de pouvoir passer derrière. Le couple a aussi dû obtenir l’approbation du syndicat de copropriété.
Une fois les contraintes levées, le projet a été mis en branle en juin, les travaux ont débuté fin octobre et le couple a pu emménager dans ses nouveaux quartiers en mars 2019.
Les deux coquilles ont été remises au béton et revues de fond en comble. Les divisions ont été changées, la cuisine et les salles de bain refaites à neuf, dans un souci d’harmonie et d’unité.
Accompagnement
Le couple a confié les plans à la designer d’intérieur européenne Sylvie Decherf. Elle-même travaille en équipe avec Marie-Hélène Poulin, aussi courtière immobilière et conseillère pour Engel & Völkers. C’est d’ailleurs un de leurs projets, présenté par Anne Turcotte dans l’immeuble voisin, qui a servi de bougie d’allumage. Les trois femmes ont une vision commune du marché immobilier haut de gamme à Québec, constatent la pénurie de très grands appartements dans ce créneau et se complètent pour trouver des solutions.
Les propriétaires ont étudié d’autres propositions d’aménagement, mais ils ont arrêté leur choix sur Mme Decherf pour sa créativité. «À la deuxième rencontre, elle avait aussi tenu compte des commentaires, autant le dit que le non-dit. Elle avait bien saisi ce qui nous convenait et notre style», souligne M. Dussault.
Lui et sa conjointe avaient le désir d’habiter un décor épuré, plus lumineux, modernisé et intemporel, complètement différent de leur pied-à-terre conçu il y a une douzaine d’années.
Le résultat les satisfait pleinement. La portion du condo voisin abrite aujourd’hui leur chambre, une salle de bain et le bureau. Le reste de l’espace accueille les pièces à vivre, les chambres d’invités, dont celle de leurs petites-filles lorsqu’elles sont en visite, et leurs salles de bain.
Les deux portes d’entrée ont été conservées pour répondre aux normes de sécurité, comme le condo est très vaste. Les deux systèmes de chauffage et de climatisation sont restés indépendants. Ce qui fait qu’une reconversion en deux condos sera toujours possible.
Le couple, qui a dû être relocalisé le temps du chantier, n’a que de bons mots pour l’entrepreneur, Morphéus Rénovation. «Il connaissait l’édifice, il avait travaillé chez un voisin et il avait déjà travaillé avec notre designer.»
Les propriétaires, qui en étaient à leur premier projet de cette envergure, ont apprécié les mises au point et les suivis réguliers. Pour éviter de trop perturber la vie en communauté de l’immeuble et l’impact sur les voisins, l’entrepreneur a par exemple utilisé une grue pour évacuer les déchets et entrer les matériaux, salue M. Dussault.
A-t-il un conseil à donner aux gens qui auraient envie de se lancer dans pareille aventure? Prévoir plus de temps que l’horaire original. «Avec l’interdépendance de tous les sous-traitants, il s’agit qu’un soit en défaut pour que ça retarde toute la chaîne.»
Et Mme Thibault d’ajouter: «Comme il y a beaucoup d’intermédiaires, et même si quelqu’un s’occupe du projet, c’est bien de s’impliquer et il ne faut pas hésiter à poser des questions si quelque chose ne va pas, à prendre les devants.»
Le couple Dussault-Thibault dit s’être très rapidement senti chez lui en emménageant. Pour obtenir cette demeure sur mesure et personnalisée, ils ont déboursé 250 $ le pied carré, ce qui inclut l’ensemble des travaux et le mobilier qui a été complètement changé.