Ayant sauté l'inspection, ils voient leur rêve tourner au cauchemar
19 fév. 2023Ayant sauté l'inspection, ils voient leur rêve tourner au cauchemar
MISE À JOUR
Couple dans la jeune trentaine, Steve et Rebecca sont les parents d’un jeune enfant. Ils ont tous les deux un bon emploi, ils n’ont pas de dettes et s’achètent une maison en mars 2022.
La propriété avait besoin de beaucoup de rénovations, mais ils ont décidé de l’acquérir sans la faire inspecter. Steve travaillant dans le domaine de la construction, il pensait pouvoir réaliser une bonne partie des travaux lui-même à moindre coût.
Les prêts hypothécaires à taux variable étant très avantageux à l’époque, ils ont choisi cette option. Mais dès le début des travaux, leur beau plan commence à prendre l’eau.
Une très mauvaise surprise
« Dès que j’ai ouvert les murs, j’ai constaté qu’il y avait un problème de moisissure généralisée. C’était une très mauvaise surprise et à ce moment-là, j’ai compris que cela allait nous coûter très cher », explique Steve.
Ayant dépassé leur budget rénovations avant même de les avoir terminées, le couple demande un prêt personnel de 32 000 $ en plus d’utiliser ses cartes de crédit pour terminer les travaux et acheter des meubles et électroménagers. Le solde de celles-ci grimpe à 31 000 $.
Mais les ennuis ne s’arrêtent pas là, car les taux d’intérêt variables ont connu des hausses successives depuis mars 2022, et ont augmenté à sept reprises jusqu’à la fin de l’année. Ils peinent à boucler leurs fins de mois et craignent de se retrouver en défaut de paiement pour leur prêt hypothécaire. Pour tenter de s’en sortir, ils contractent donc un prêt rapide à haut taux d’intérêt d’un montant de 5500 $.
Malgré tout, ils ne sont plus en mesure d’effectuer les paiements minimums sur leurs dettes qui s’élèvent désormais à 68 500 $, excluant l’hypothèque et leur prêt-auto. Ils peuvent compter sur des entrées d’argent de 6420 $ par mois, incluant le salaire de Steve, la prestation d’assurance-emploi de sa conjointe et les allocations familiales. Mais leurs dépenses s’élèvent à 7098 $, ce qui crée un déficit budgétaire impossible à colmater.
Les créanciers commencent à les solliciter de façon de plus en plus pressante.
Stressée et épuisée, Rebecca doit alors prendre un congé maladie. Cela réduit les revenus du couple qui s’enfonce davantage dans la détresse financière.
Pas de refinancement hypothécaire possible
Le couple est allé consulter Maxime Morin, syndic autorisé en insolvabilité chez Raymond Chabot. Après avoir fait un bilan de leurs actifs et de leurs dettes, il a pu leur donner des recommandations. « Le couple voulait absolument conserver sa maison compte tenu des sommes investies dans les travaux de rénovation. Mais une partie importante de cet argent a été consacrée à la décontamination de la propriété, ce qui n’a pas permis d’augmenter sa valeur nette », constate Maxime Morin.
Qui plus est, ils n’ont que peu d’équité puisque leur achat remonte à moins d’un an. Dans ces conditions, un refinancement hypothécaire n’est pas envisageable. Ce dernier aurait permis de regrouper toutes les dettes et de les rembourser d’un seul coup, mais malheureusement leur situation financière fait en sorte que cette solution n’est pas envisageable.
Le couple souhaitant éviter à tout prix la faillite, Maxime Morin leur a recommandé la proposition de consommateur.
« Actuellement, le paiement minimum sur leurs dettes de cartes de crédit et de prêts personnels est de 2145 $ par mois, dont une bonne partie sert à rembourser uniquement les intérêts. Cela représente un gros poids pour leur budget », fait valoir le syndic.
La proposition de consommateur leur permettra de se libérer de ces dettes, moyennant un versement mensuel durant 60 mois. Le montant à rembourser demeura fixe pendant toute la durée de l’entente, et ce, même si les revenus du ménage augmentent lorsque Rebecca retournera travailler. Ils peuvent aussi conserver la maison familiale et disposent également d’un petit surplus qui leur permettra de constituer un coussin financier.
LEUR SITUATION FINANCIÈRE
Actifs :
- Maison évaluée à (après les travaux) 310 000 $
- Ford Escape évaluée à 29 000 $
Dettes de consommation :
- Prêt hypothécaire 277 000 $
- Prêt auto 31 500 $
- Prêt personnel 32 000 $
- Cartes de crédit 31 000 $
- Prêt personnel à haut taux d’intérêt 5500 $
TOTAL DES DETTES 377 000 $
Revenus mensuels :
- Revenus Steve 4000 $
- Assurance-emploi Rebecca 1900 $
- Allocations familiales 520 $
TOTAL DES REVENUS 6420 $
Dépenses mensuelles :
- Incluant hypothèques, taxes, téléphone, électricité, assurances, épicerie, permis et immatriculation, essence, remboursement des prêts et cartes de crédit, etc. 7098 $