Ces neuf dernières années, le prix de l’agrégat dans le Grand Montréal a augmenté de 26,2 %, une hausse non négligeable de 113 756 $.
Le prix de l’agrégat - soit la moyenne pondérée de la valeur médiane de tous les types de propriétés étudiés - a ainsi progressé de 320 237 $, au dernier trimestre de 2010, à 433 993 $, au quatrième trimestre de 2019.
C’est ce qu’indique l’Étude sur le prix des maisons de Royal LePage dévoilée jeudi, qui rapporte par ailleurs que la dernière année a affiché le taux d’appréciation des prix le plus élevé en près de 10 ans, alors qu’on anticipait plutôt une stabilisation des prix.
Pour une troisième année de suite, la grande région de Montréal a aussi connu une hausse des prix des maisons supérieure à 5 %.
Les maisons à deux étages et de plain-pied ont obtenu respectivement, au quatrième trimestre, des hausses du prix médian de 7,2 % et de 5,9 %, pour atteindre 548 374 $ et 336 981 $. C’est la demande et le manque d’inventaire qui expliquent ces augmentations significatives.
En revanche, le prix médian des condos a crû moins fortement, à 4,4 %, pour se fixer à 338 148 $.
Les vendeurs de l’est de la métropole ont fait des affaires d’or en 2019 avec un prix médian qui a progressé de 38 000 $ comparativement au début de l’année dernière. Le prix de l’agrégat, lui, y a augmenté de 8,7 %, d’une année à l’autre.
À Laval, ce sont davantage les condos qui ont retenu l’attention, avec un prix médian en hausse de 8,5 % au 4e trimestre de 2019, pour atteindre 273 515 $. «À ce rythme, les acheteurs potentiels qui envisageaient d’acquérir un appartement dans la zone cet automne et ont remis leur projet à l’hiver doivent maintenant se prémunir d’un budget supplémentaire d’environ 8000 $», a précisé Royal LePage.
«La baisse non négligeable de l’offre dans le Grand Montréal n’a pas uniquement des répercussions sur les prix, elle commence également à changer les comportements d’achat, a indiqué Dominic St-Pierre, vice-président et directeur général de Royal LePage pour la région du Québec.
«En plus de voir l’offre réduire en réaction à la forte demande, les vendeurs potentiels ne mettent pas leur propriété en vente avant d’avoir trouvé leur prochain logement, ou renoncent carrément à leur projet, ce qui augmente l’effet de rareté», a-t-il ajouté.
La «tempête parfaite»
Le contexte économique favorable et le taux d’emploi ne sont pas étrangers à l’appétit des acheteurs.
«Nous vivons actuellement la "tempête parfaite" pour connaître un marché printanier exceptionnellement compétitif: les taux d’intérêt sont bas, le taux de chômage demeure très faible, l’inventaire de propriétés à vendre est limité, et tous les segments d’acheteurs sont au rendez-vous, y compris les premiers acheteurs, les baby-boomers, les nouveaux arrivants et les acheteurs étrangers», a souligné Dominic St-Pierre.
Une offre plus grande
Selon Royal LePage, il faut accroître l’offre de propriétés à long terme sur le marché pour maintenir une certaine abordabilité. «Bien qu’un ralentissement de la croissance économique canadienne pourrait survenir en 2020, nous ne nous attendons pas à ce que Montréal en soit grandement affectée, a dit M. St-Pierre.
Toutefois, si la Banque du Canada décidait d’abaisser les taux d’intérêt pour y pallier, pourrait s’ensuivre une pression haussière additionnelle sur les ventes et les prix.»