Immobilier : le test de résistance montré du doigt
09 déc. 2019Immobilier : le test de résistance montré du doigt
Il diminue le pouvoir d’achat, selon ce DG.
Le test de résistance sur les prêts hypothécaires non garantis rend le marché immobilier inabordable pour un nombre croissant de Canadiens.
Le resserrement des règles hypothécaires devrait être repensé, car il crée des effets néfastes pour les ménages canadiens, affirme Michael Bourque, le directeur général de l’Association canadienne de l’immeuble (ACI), dans une tribune publiée par le Financial Post.
Certes, l’approche du gouvernement fédéral a contribué à calmer les marchés en surchauffe. Mais à l’époque, il s’agissait de s’assurer que les emprunteurs parviennent à rembourser leurs dettes, au cas où les taux d’intérêt augmenteraient à court terme.
Aujourd’hui, le problème est différent, assure M. Bourque. On s’attend davantage à une baisse des taux d’intérêt qu’à une remontée de ceux-ci.
DEMANDE RÉDUITE
Or, le test de résistance pousse les ménages recalés à aller s’endetter à des taux d’intérêt supérieurs. Même s’il est difficile de savoir combien de ménages s’adressent à des prêteurs dits alternatifs, ce secteur a connu une croissance rapide ces dernières années.
Que reste-t-il comme solution aux ménages, à part des prêteurs à taux élevés? Augmenter leur mise de fonds, ou acquérir une résidence à coût plus modeste que prévu. Cependant, cette dernière possibilité est limitée puisque les inscriptions à bas prix sont devenues plus rares avec la montée des prix de l’immobilier.
Et ce n’est pas tout : même les mises en chantier sont découragées. Elles ne suivent plus la croissance démographique. C’est qu’un nombre croissant d’acheteurs ont été découragés et écartés du marché immobilier. Les promoteurs ont donc revu leurs projets à la baisse.
Cette diminution relative des mises en chantier conduit à son tour à une tension sur les prix, écartant encore davantage de ménages du marché immobilier.
Au final, le test de résistance diminue le pouvoir d’achat des acheteurs, martèle Michael Bourque. Et la stratégie du gouvernement fédéral conduit à réduire la demande, au nom du désendettement des ménages.