Lors des douze derniers mois, les ventes sont restées élevées grâce à un fort rebond de la demande depuis le début de la pandémie, surtout pour le marché de l’unifamiliale. (Photo: 123RF)
BULLETIN LES AFFAIRES - JLR. Le marché de l’immobilier résidentiel du Québec a enregistré un autre mois de hausse des prix en mai étant donné que les conditions de marché demeurent serrées.
Tendances provinciales — mai 2021
Lors des douze derniers mois, les ventes sont restées élevées grâce à un fort rebond de la demande depuis le début de la pandémie, surtout pour le marché de l’unifamiliale. Toutefois, le rythme pourrait ralentir au cours des prochains mois en raison du resserrement des règles hypothécaires, d’une offre réduite et d’une limite dans les capacités financières des ménages.
Les statistiques de ventes pour mai 2021 ne peuvent pas être comparées à mai 2020, car l’an dernier les transactions avaient considérablement chuté suite aux mesures de confinement. Ainsi, l’analyse des variations du nombre de ventes sur une période de douze mois est préférable. Les variations du prix médian entre mai 2021 et mai 2020 restent, quant à elles, une référence valable puisque les prix n’ont pas connu une baisse comme le nombre de transactions.
Ventes d’unifamiliales au Québec
Selon les actes publiés au Registre foncier du Québec et colligés par JLR, une société Equifax, 112 376 propriétés unifamiliales ont été vendues à travers la province lors des douze derniers mois, soit une hausse de 30 % par rapport à la même période l’année précédente. Au cours de cette période, les maisons unifamiliales ont été particulièrement populaires. Cependant, la demande pour ce type d’habitation pourrait se déplacer vers des unités moins coûteuses dans les mois à venir, comme les copropriétés, étant donné les prix élevés dans ce marché. Aussi, les ventes d’unifamiliales seront limitées par la faible offre sur le marché.
De juin 2020 à mai 2021, le prix médian des unifamiliales a atteint 289 000 $, soit une augmentation de 11 %. Pour mai 2021, le prix médian a crû de 20% rapport à mai 2020. L’offre et la demande actuelles restent tendues, ce qui permet de maintenir l’accélération des prix. Malgré cette hausse importante des prix, les maisons unifamiliales au Québec continuent d’être beaucoup plus abordables que celles des grandes villes ontariennes comme Toronto ou Ottawa.
Ventes de copropriétés au Québec
Au cours des douze derniers mois, 46 872 transactions de copropriétés ont été conclues au Québec, ce qui représente une augmentation de 24%. Bien que ce marché n’ait pas été aussi vigoureux que celui des unifamiliales pendant la pandémie, il est resté dynamique. Les ventes ont ralenti en mai de l’année dernière, mais ont repris depuis, dépassant le nombre de transactions enregistré avant la pandémie. Les bas taux d’intérêt, la forte épargne et les coûts plus faibles des copropriétés ont permis à la demande de croître, ce qui, combiné à une offre plus importante que pour les maisons s’est soldé par une hausse des transactions.
Le prix de vente médian des copropriétés a atteint 286 993 $ au cours des douze derniers mois, soit 9 % de plus qu’à la même période l’année précédente. Pour mai 2021 comparativement à mai 2020, le gain s’est fixé à 24%. Cette hausse est supérieure à celle enregistrée sur le marché des unifamiliales (20%) et des 2-5 logements (14%).
L’indice d’accessibilité à la propriété (indice AP)
En mai 2021, l’indice AP de la province s’est élevé à 88,2, un recul de 16,9 % comparativement au même mois en 2020. C’est le dixième mois de suite que l’indice AP affiche une baisse ce qui implique une détérioration de l’accessibilité à la propriété. Cette diminution ne cesse de s’accentuer et, ce mois-ci, ce recul est le plus fort observé depuis 5 ans. Les bas taux d’intérêt ne compensent pas la baisse du salaire hebdomadaire médian et l’augmentation des prix des unifamiliales. La diminution du salaire peut s’expliquer par le fait qu’un plus grand nombre de travailleurs à faibles revenus étaient au chômage en mai 2020 par rapport à mai 2021, en raison de la nature de la récession. Ainsi, le recul du salaire médian n’indique pas nécessairement une détérioration de la situation des salariés. Par conséquent, la réduction de l’accessibilité à la propriété telle que mesurée ici, quoique présente, peut sembler pire que l’état actuel des choses. Malgré l’inflation élevée, la Banque du Canada a réaffirmé que le taux directeur resterait inchangé au moins jusqu’au second semestre de 2022. Cependant, la hausse des prix pourrait continuer à nuire à l’indice AP et les taux hypothécaires fixes risquent de remonter avant les ajustements du taux directeur.
L’indice est basé sur le ratio salaire hebdomadaire médian (statistique Canada)/paiement hypothécaire « type » rapporté en un indice base 100 (janvier 2010=100).
Tendances par ville
Sur une période de douze mois, toutes les villes affichent une croissance des prix médians. À Montréal, le prix médian continue sa montée (+16%) durant cette période grâce notamment au faible inventaire. Pour mai seulement, les prix des maisons unifamiliales ont aussi augmenté dans l’ensemble des municipalités par rapport à l’année dernière, mais ce sont Saint-Jérôme (37%), Châteauguay (35%), Mirabel (34%) et Laval (34%) qui connaissent les plus fortes croissances.
Les ventes au cours des douze derniers mois ont augmenté dans toutes les villes. Lévis (43%), Shawinigan (40%) et Saguenay (33%) ont enregistré des hausses considérables.
En ce qui concerne les copropriétés, toutes les villes affichent une croissance des prix médians lors des douze derniers mois, à l’exception du Québec (-2%). Les prix ont reculé durant les dernières années dans cette ville, mais ceux-ci semblent néanmoins vouloir remonter un peu depuis quelques mois grâce à une demande robuste. Au cours de cette période, les municipalités de Brossard (+23%) et de Gatineau (+19%) ont enregistré les plus fortes croissances de prix des copropriétés, ce qui témoigne de l’intérêt grandissant pour la banlieue, que ce soit celle de Montréal ou d’Ottawa.
En ce qui concerne les ventes de copropriétés au cours des douze derniers mois, toutes les villes ont connu une augmentation. Québec (+40%), Longueuil (+36%) et Gatineau (+35%) ont enregistré les plus fortes hausses des ventes au cours de cette période.