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L’immobilier au cœur de la tempête ?

01 mar. 2023

L’immobilier au cœur de la tempête


Le plein effet de la hausse de 425 points de base en 10 mois du taux cible à un jour de la Banque du Canada doit être ressenti cette année. À l’exception d’un marché du travail n’affichant aucun signe prémonitoire de récession, l’année 2023 commence effectivement sous des menaces de forte tempête.

Dans les résultats du plus récent volet de l’Enquête sociale canadienne. Qualité de vie et coût de la vie menée par Statistique Canada du 21 octobre au 4 décembre 2022, 35 % des ménages canadiens ont déclaré qu’il avait été difficile pour eux de répondre à leurs besoins financiers au cours des 12 mois précédents. Faible consolation : parmi les provinces, c’est au Québec que ce taux est le plus faible.

Ainsi, lorsqu’il leur a été demandé s’ils disposent des ressources leur permettant d’assumer une dépense imprévue de 500 $, 26 % ont répondu par la négative. Plus en détail, la vaste majorité des répondants se sont dits très préoccupés par la hausse des prix de l’essence et des aliments, alors que 44 % ont manifesté le même degré d’inquiétude à l’égard de la capacité de leur ménage à acheter une propriété, voire à payer le loyer, précise Statistique Canada.

Selon l’édition de février de l’indice de santé financière du groupe spécialisé Maru, 51 % des répondants canadiens (41 % des répondants québécois) affirment être préoccupés par leurs finances personnelles ou celles de leur ménage au jour le jour. Ils sont 39 % (29 % au Québec) à dire qu’ils auront de la difficulté à répondre à leurs besoins. Quant à leurs engagements, 16 % s’attendent à faire défaut de paiement sur un prêt important ou une hypothèque, et 12 % pensent qu’ils vont probablement déclarer faillite. Soit une hausse de deux points et de trois points de pourcentage respectivement par rapport au sondage précédent, souligne un blogue du Financial Post.

Impact fortement ressenti sur l’immobilier

Cette détérioration de la santé financière se répercute directement sur le marché immobilier. JLR, une société d’Equifax, avait déterminé un point d’inflexion dans son bilan 2022 du marché immobilier résidentiel. Selon les actes de vente publiés au Registre foncier du Québec et compilés par le cabinet, l’activité du marché du logement au Québec a diminué pendant six mois consécutifs, soit l’une des plus longues périodes de baisse des ventes jamais enregistrée. « Et ce n’est pas encore terminé. L’ampleur et la rapidité de la hausse des taux d’intérêt ont commencé à se concrétiser au troisième trimestre, et la capacité des acheteurs à se qualifier pour un financement hypothécaire a fortement diminué », avait-il ajouté.

La situation s’est effectivement détériorée davantage en janvier. En ce début d’année 2023, la diminution des ventes s’est accélérée dans tous les segments. On observe un recul de 30 % pour les unifamiliales par rapport à janvier 2022, de 42 % pour les copropriétés et de 53 % pour les immeubles de 2 à 5 logements. « Les conditions de l’offre et de la demande commencent à esquisser une baisse du prix médian par rapport à janvier 2022 : unifamiliales (-3 %), copropriétés (0 %) et de 2 à 5 logements (-6 %) », ajoute JLR.

Le cabinet a également mesuré une croissance accélérée des mauvaises créances, avec une augmentation de 40 % du nombre de préavis d’exercice émis à travers la province au cours de cette période. Et de 15 % de celui des hypothèques légales sur les propriétés résidentielles.

Reprise : pas avant 2024

Dans leur portrait 2023 du marché immobilier résidentiel, les économistes du Mouvement Desjardins entrevoient une détérioration accrue suivie de conditions plus favorables l’an prochain. Les mises en chantier, qui ont fléchi de 15,8 % en 2022, devraient diminuer d’environ 20 % cette année. Les 45 700 nouvelles habitations prévues en 2023 correspondent à un creux depuis 2016. « Même si l’immigration a connu une remontée après la pause de la pandémie, elle n’est pas suffisante pour stimuler la construction. Plusieurs projets, notamment dans le secteur locatif, sont devenus difficiles à rentabiliser en raison des taux d’intérêt élevés. »

Les ventes de propriétés existantes diminueront également de 20 % en 2023 — soit un recul de la même ampleur que celui de l’an passé —, pour ainsi chuter à un niveau inégalé en près de dix ans. « La baisse des prix s’établit déjà à 6,9 % du sommet d’avril à décembre 2022 et elle devrait atteindre 17 % d’ici la fin de 2023 », ajoutent-ils.

Et les économistes de Desjardins de prévoir que l’activité immobilière devrait se raffermir graduellement, au mieux quelque part au dernier semestre de cette année, mais plus assurément en 2024. La baisse à venir des taux d’intérêt hypothécaires et la correction des prix observée de 2022 à 2023 se traduiront par une nette amélioration de l’abordabilité. Le regain des ventes de propriétés permettra une lente remontée des prix à compter de 2024. »

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