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L’immunité ralentirait les ventes du marché immobilier

20 mai 2021

L’immunité ralentirait les ventes du marché immobilier

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

Selon l’agence fédérale, les ventes seront ralenties par l’augmentation des taux hypothécaires et les prix élevés observés sur les marchés d’habitations existantes.

Le prix moyen des maisons pourrait grimper jusqu’à 14 % cette année, mais la cadence des ventes de maisons pourrait ralentir d’ici la fin de 2023 si une large immunité contre la COVID-19 est obtenue cette année, a estimé jeudi la Société canadienne d’hypothèques et de logement.

TARA DESCHAMPS
LA PRESSE CANADIENNE

La Société canadienne d’hypothèques et de logement affirme que le prix moyen des maisons pourrait augmenter de 14 % cette année, mais que le rythme des ventes pourrait ralentir d’ici la fin de 2023 si une large immunité contre la COVID-19 est bientôt obtenue.

Les prix à travers le pays pourraient grimper jusqu’à 649 400 $ d’ici la fin de l’année et atteindre 704 900 $ en 2023, a prédit jeudi l’agence fédérale en dévoilant ses perspectives annuelles.

Cependant, les estimations dans le bas de la fourchette de la SCHL placent le prix moyen à 628 400 $ à la fin de l’année et à 669 500 $ à la fin de 2023.

La SCHL prévoit un ralentissement des ventes et des prix au cours des deux prochaines années, comparativement au rythme accéléré déclenché par la pandémie de COVID-19, mais seulement si le pays parvient à endiguer la COVID-19 cette année et que les conditions économiques reviennent à leurs niveaux prépandémiques.

Les ventes en 2021 pourraient être faibles et ne se chiffrer qu’entre 584 000 et 602 300, mais elles risquent aussi de ralentir pour s’établir en 2023 entre 539 600 et 561 100, a précisé la SCHL.

L’année dernière a vu 551 392 transactions se conclure et le prix moyen atteindre 567 699 $.

« La faiblesse des taux hypothécaires, la hausse des taux d’épargne et la résilience des revenus des ménages plus aisés continueront de soutenir les ventes des logements plus chers en 2021 », a souligné Bob Dugan, économiste en chef de la SCHL, lors d’une conférence téléphonique avec des journalistes.

« En 2022 et 2023, les ventes de maisons existantes se modéreront progressivement à mesure que la hausse des taux hypothécaires et les prix élevés commenceront à restreindre la demande. »

La tendance pandémique qui a vu les gens affluer vers les chalets et les maisons plus spacieuses en milieu rural se dissipera également.

« La flambée de la demande, induite par la pandémie, pour des maisons à faible densité dans les banlieues et les petites communautés prendra fin, ajoutant à la tendance à la baisse des ventes de maisons existantes à des niveaux plus durables », a prédit M. Dugan.

Mais bon nombre de ces prédictions sont exposées à des risques importants, a-t-il averti.

La progression de la COVID-19 reste inconnue et la reprise économique sur les principaux marchés est encore très incertaine. Un déploiement plus lent que prévu des vaccins pourrait en outre prolonger la pandémie et les pressions inflationnistes pourraient être plus fortes que prévu, ce qui serait susceptible de pousser les taux hypothécaires à la hausse, a précisé la SCHL.

Le rôle du télétravail sur le marché

L’attitude des employeurs vis-à-vis du télétravail pourrait également bouleverser les perspectives, a ajouté M. Dugan.

« C’est une grande question à laquelle il est très difficile de répondre, très franchement », a-t-il affirmé.

« Les employeurs voudront-ils que leur personnel revienne au bureau après la pandémie, ou les arrangements de travail à distance seront-ils maintenus à divers degrés ? »

Si le télétravail se poursuit, les écarts de prix entre les grands centres métropolitains et leurs régions plus rurales pourraient s’éroder, ou même s’inverser.

Avec la sortie de pandémie du Canada, les mises à chantiers devraient se stabiliser d’ici la fin de 2023, a poursuivi la SCHL.

L’agence prévoit également que la demande de location rebondira avec la reprise de l’immigration, mais prévient que les taux d’inoccupation resteront probablement élevés.

Dans la région du Grand Toronto, où l’activité du marché s’est considérablement réchauffée pendant la pandémie, les estimations les plus élevées de la SCHL visent un prix moyen de 1 087 600 $ cette année et de 1 205 400 $ d’ici la fin de 2023.

Le nombre de ventes de propriétés dans la ville pourrait atteindre 113 500 d’ici la fin de 2021 et 123 800 d’ici la fin de 2023.

Elles se sont dénombrées à 95 577 en 2020, tandis que leur prix moyen était de 929 673 $.

Vancouver, un autre marché chaud pendant la crise sanitaire, pourrait voir les prix grimper jusqu’à 1129 000 $ plus tard cette année et jusqu’à 1395 000 $ d’ici la fin de 2023, a précisé la SCHL.

L’agence a ajouté que le nombre de transactions dans la ville pourrait augmenter jusqu’à 50 000 en 2021 et 44 700 en 2023.

Les ventes de la région de Vancouver se sont dénombrées à 43 063 l’an dernier et leur prix moyen était de 1 008 688 $.

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