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Le marché immobilier, tout comme l’économie et nos vies, a été chamboulé par l’arrivée de la Covid-19. Le marché du multiplex ne fait pas exception et connaît également des bouleversements.
L’année 2020 avait débuté sous le signe de la croissance. Le nombre de ventes augmentait pour les propriétés de 2 à 5 logements au Québec tout comme il l’avait fait en 2019. Toutefois, la situation a changé de telle sorte que le nombre de transactions a reculé de 36% en mai dernier. Ainsi, malgré les gains en début 2020, pour les cinq premiers mois de l’année, le recul des ventes s’est fixé à -4 % selon les données colligées par JLR, société d'Equifax, depuis le Registre foncier du Québec.
Les acquisitions des prochains mois devraient continuer d’être faibles en comparaison à celles de 2019. Les acheteurs sont moins nombreux sur le marché. Les pertes d’emploi, l’incertitude et la baisse des indices boursiers ont pu exclure plusieurs personnes du marché, et ce, même si les pertes d’emploi sont moins nombreuses chez les potentiels acheteurs de plex que chez les ménages moins fortunés. Qui plus est, pour l’instant, l’offre demeure basse; les gens étant hésitants à mettre leurs propriétés en vente ce qui limite les acquéreurs toujours présents dans la concrétisation de leur projet d’achat. L’offre pourrait reprendre à l’automne quand les mesures d’allégement hypothécaire seront réduites.
La RMR de Québec se distingue en enregistrant une croissance des ventes (+17%) au cours des cinq premiers mois de l’année. L’inventaire plus important à Québec avant le début de la crise qu’à Montréal, toute proportion gardée, a pu aider à limiter la baisse des acquisitions suite à la pandémie. En fait, le secteur a pu être touché par la baisse des acheteurs, mais ceux présents ont pu plus facilement conclure une transaction, car le choix était plus grand. À Montréal, la faible offre explique une partie de la diminution du nombre de transactions. Les acheteurs, quoique moins nombreux, font encore face à une concurrence accrue sur le marché étant donné le faible inventaire.
La tendance pourrait changer à l’automne et les acheteurs pourraient regagner un peu de pouvoir de négociation.
Prix médian
En 2019, les prix ont connu une hausse marquée variant de 4 % à 7 % selon le nombre de logements. En début 2020, l’année s’annonçait encore très bonne et la montée se poursuivait. Cela implique qu’en début d’année, les prix étaient largement au-dessus du prix médian de 2019. Ainsi, même si les prix diminuent en cours d’année la variation entre 2020 et 2019 pourrait demeurer en territoire positif.
(Source : JLR)
Une hausse de prix est ainsi constatée pour tous les types d’immeubles analysés pour les cinq premiers mois de l’année par rapport à la même période l’année dernière. Néanmoins, pour les duplex et les triplex, les hausses sont inférieures à celles qui étaient observées en 2019. L’augmentation est plus forte pour les immeubles de 4 à 11 logements. Cette valeur doit être interprétée avec prudence puisque le nombre de transactions est assez faible. Néanmoins certaines peuvent expliquer partiellement la situation. Les 4-5 logements attirent davantage les investisseurs que les duplex ou triplex et ce type d’acheteurs a pu être moins refroidi par la pandémie. En fait, en situation de crise économique, le marché immobilier peut être attrayant pour les investisseurs, car moins volatile que la bourse.
Aussi, la majorité des ventes d’immeubles de 4-5 logements ont été faites dans la région de Montréal où les prix ont continué de croître. En fait, l’offre restant limitée dans cette région, la hausse de prix s’est poursuivie malgré une potentielle baisse de la demande. Les augmentations du prix médian pour les cinq premiers mois de l’année surpassent les hausses de 2019 pour tous types de plex à Montréal.
Au final, l’impact de la pandémie et ses conséquences pourraient se faire sentir à retardement sur les prix. Ceux-ci prennent toujours davantage de temps à s’ajuster que les ventes puisque les gens deviennent plus flexibles sur le prix après un long moment de mise en vente. Encore là, un regain de l’offre à l’automne risque de venir changer la donne et avoir une incidence sur les prix. Les données actuelles sont très difficiles à analyser, car le marché a été mis sur pause pendant quelques mois, la reprise des activités donnera une meilleure idée des conséquences que le marché des multiplex aura subies.
Il sera également intéressant d’observer les tendances concernant le taux d’inoccupation au cours de la prochaine année puisque la croissance du nombre de locataires devrait être amoindrie et de nombreuses unités pourraient être de retour sur le marché. Cela pourrait limiter la crise du logement qui sévissait dernièrement et augmentait la rentabilité potentielle des propriétés multirésidentielles. Pour plus d’informations sur ce sujet et sur le marché du multiplex dans son ensemble, vous pouvez consulter l’étude complète de JLR.
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