Le marché résidentiel montréalais démarre 2020 avec des records
09 fév. 2020Le marché résidentiel montréalais démarre 2020 avec des records
Selon les observations puisées dans la base de données provinciale Centris, on a enregistré en janvier 349 ventes résidentielles dans la région métropolitaine de recensement (RMR) de Montréal, en hausse de 16 % sur un an. Tous les types de propriété ont participé à la frénésie. Les plex de deux à cinq logements ont affiché la plus forte progression, soit de 36 %, suivis par le bond de 23 % des ventes de copropriétés et celui de 8 % des unifamiliales. L’engouement pour les multilogements n’est pas étranger à un taux d’inoccupation des immeubles locatifs tombant à 1,5 %, selon la dernière lecture de la Société canadienne d’hypothèques et de logement, indique-t-on.
« Sans surprise, le marché immobilier de Montréal poursuit sa croissance accélérée, toujours soutenue par une économie robuste, des taux d’intérêt au plancher et des fondamentaux démographiques forts », souligne Julie Saucier, présidente et cheffe de la direction de l’Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec (APCIQ).
Marchés périphériques
La surchauffe persistante du marché montréalais a alimenté cette accélération des prix qui incite plus que jamais les acheteurs à se tourner vers les marchés périphériques. « Il en résulte pour ces secteurs, mois après mois, une chute des inscriptions en vigueur et une hausse soutenue des prix », ajoute Mme Saucier.
Dans ce repositionnement géographique de la demande, « à l’exception de Vaudreuil-Soulanges qui a connu un repli marqué des ventes (–17 %) en janvier, les cinq autres secteurs de la RMR ont affiché de fortes augmentations du nombre de transactions ». C’est le cas pour Laval (+37 %), Saint-Jean-sur-Richelieu (+33 %), l’île de Montréal (+18 %), la Rive-Nord (+17 %) et la Rive-Sud (+10 %), précise l’APCIQ.
Quant aux prix, des sommets ont été atteints à l’échelle de la RMR, la hausse connaissant une nette accélération en janvier. Pour la maison unifamiliale, le prix médian a bondi de 12 % entre les mois de janvier, pour atteindre 353 000 $. « Sur l’île de Montréal, la moitié des propriétés s’est négociée au-dessus de 526 800 $, un nouveau record. » Le prix médian des plex a progressé de 11 %, pour atteindre 570 000 $. « Sur l’île de Montréal, cette augmentation est spectaculaire. » Elle se chiffre à 17 % pour atteindre 647 000 $. Quant aux copropriétés, le prix médian s’est apprécié de 11 %, pour s’établir à 275 000 $, à 369 000 $ sur l’île de Montréal (+18 %).
Marché de vendeurs
Et les paramètres n’indiquent aucun refroidissement en vue. L’APCIQ retient que le nombre de propriétés à vendre dans la RMR de Montréal a diminué pour un 52e mois consécutif en janvier, alors qu’on dénombrait 15 073 inscriptions en vigueur sur le système Centris. « Il s’agit d’une chute de 28 % comparativement à l’an dernier, une variation qui n’avait jamais été enregistrée pour un mois de janvier depuis que le système compile les données », soit depuis 2000.
Pour leur part, les délais de vente traduisent également des conditions de marché plutôt tendues favorisant les vendeurs. « Il faut remonter à 2005 pour observer des délais de vente moyens aussi courts en cette période de l’année dans la région de Montréal pour l’unifamiliale (69 jours, 9 jours de moins qu’en janvier 2019), pour la copropriété (74 jours, –22 jours) et pour les plex (73 jours, –3 jours). »
S’ajoute un contexte de taux d’intérêt hypothécaires favorable, reflet des pressions baissières sur la courbe de rendement. La Banque TD vient d’annoncer une réduction de son taux d’intérêt hypothécaire fixe de cinq ans affiché, le faisant passer de 5,34 % à 4,99 %. Ce taux affiché des banques sert de référence dans le calcul de la simulation de crise imposée par le gouvernement fédéral.
À titre de comparaison, les ventes de logements dans la région de Toronto ont augmenté de 15,4 % en janvier, par rapport à janvier 2019, tandis que le prix de vente moyen de 839 363 $ était en hausse de 12,3 %, a indiqué la chambre immobilière du Grand Toronto. Là-bas, la demande semble vouloir se concentrer sur les maisons jumelées, les maisons en rangée et les copropriétés, qui sont un peu plus abordables, peut-on lire dans un texte de La Presse canadienne.