Le point sur le marché immobilier au Québec en 2021 et ses perspectives pour 2022
24 jan. 2022Le point sur le marché immobilier au Québec en 2021 et ses perspectives pour 2022
L’année 2021 a été marquée par une deuxième année de pandémie et ses conséquences sur plusieurs secteurs dont le marché immobilier. La surchauffe du marché, la montée des surenchères et le prix croissant des propriétés ont fait les manchettes plus d’une fois, ne manquant pas d’inquiéter les acheteurs, qu’ils en soient à leur premier achat ou non.
Le marché immobilier se stabilisera-t-il en 2022? La pandémie aura-t-elle encore un impact sur le marché? Peut-on s’attendre à une hausse des taux hypothécaires avec l’inflation?
Voici le point sur le marché immobilier au Québec en 2021 et ses perspectives pour l’année 2022 qui s’amorce.
Les faits saillants du marché immobilier en 2021
L’année 2021 s’est caractérisée par un marché en ébullition avec un niveau faible d’inscriptions en vigueur, un nombre élevé de ventes de propriétés et une hausse sans précédent des prix de vente dans la plupart des régions du Québec.
LE MANQUE DE PROPRIÉTÉS SUR LE MARCHÉ
La crise sanitaire a eu une influence importante sur l’offre de propriétés sur le marché des deux dernières années. En effet, une diminution de 29% du nombre de propriétés en vigueur a été enregistrée sur Centris en 2020 alors qu’en 2021 on a observé une diminution de 36% (en comparaison à 2020).
En septembre 2021, l’Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec (APCIQ) a remis un mémoire au ministre des Finances du Québec sur l’analyse de la situation. Selon le mémoire, le manque de propriétés combiné à une demande jamais vue est la principale cause de la surchauffe du marché immobilier.
L’analyse a relevé les impacts de la crise sur l’offre :
- Une activité de mises en chantier insuffisante causée par les retards et les coûts de construction a limité l’offre neuve avec un déficit entre 40 000 et 60 000 unités.
- La situation dans les RPA a amené plusieurs personnes âgées craintives à repousser leurs projets de déménagement.
- De façon générale, la crise sanitaire a freiné plusieurs vendeurs dans leur projet par crainte de contamination.
- Le confinement ayant amené une charge émotionnelle importante, plusieurs couples se sont séparés, créant le besoin pour l’un des conjoints de se trouver un nouveau logement.
AUGMENTATION IMPORTANTE DES PRIX DE VENTE DES PROPRIÉTÉS DANS LA MAJORITÉ DES RÉGIONS DU QUÉBEC
Le prix de vente médian des propriétés a continué d’augmenter de façon considérable dans la majorité du Québec en 2021. En moyenne dans la province, le prix médian des maisons unifamiliales est en hausse de 24% atteignant 365 000$, et celui des copropriétés a augmenté de 21% pour atteindre 328 000$.
Les taux d’intérêt des prêts hypothécaires très bas et l’augmentation du revenu disponible de nombreux ménages sont directement liés à la situation, selon le bilan de l’APCIQ publié en décembre dressant le portrait du marché immobilier au Québec en 2021.Depuis 2020, les faibles coûts de financement et le bas inventaire de propriétés créent un contexte propice aux surenchères, provoquant ainsi une hausse des prix.
Régions métropolitaines | Prix de vente médian en 2021 |
Gatineau | 400 000$ (+28%) |
Montréal | 495 000$ (+24%) |
Québec | 311 143$ (+15%) |
Saguenay | 213 250$ (+14%) |
Sherbrooke | 305 000$ (+25%) |
Trois-Rivières | 220 000$ (+26%) |
Moyenne de la province | 365 000 $ (+24%) |
NOMBRE ÉLEVÉ DE VENTES DE PROPRIÉTÉS MALGRÉ UN FAIBLE INVENTAIRE ET DES PRIX CROISSANTS
Si 2020 a enregistré un record historique du nombre de ventes de propriétés avec plus de 112 000 transactions, l’année 2021 s’est conclue avec un peu plus de 109 000 ventes selon les données de Centris. La vigueur du marché a déjoué les prédictions. Le faible nombre d’inscriptions en vigueur et la hausse des prix médians auraient laissé présager un repli de ventes en 2021 selon Charles Brant, directeur du Service de l’analyse du marché de l’APCIQ.
Que nous réserve le marché immobilier en 2022 au Québec?
La progression fulgurante de la pandémie aura certainement encore un impact sur le marché immobilier au Québec en 2022. Selon les prévisions, cependant, le marché devrait retrouver une certaine stabilité. Bien que la situation restera favorable aux vendeurs, le niveau d’inventaire de propriétés devrait augmenter et la flambée des prix devrait ralentir.
LA HAUSSE PRÉVUE DES TAUX HYPOTHÉCAIRES
Avec la prise d’assaut du variant Omicron et la montée de l’inflation, la Banque du Canada a annoncé une hausse des taux d’intérêts en 2022, et ce, potentiellement dès le début de l’année. Avec cette annonce, des augmentations des taux hypothécaires sont à prévoir, donnant fin à l’ère des taux plancher.
UNE SITUATION FAVORABLE POUR LE MARCHÉ LOCATIF
Plusieurs jeunes ménages pencheront pour la location plutôt que l’achat avec l’accès à la propriété de plus en plus difficile. Avec l’augmentation jamais vue des prix des propriétés, l’écart se creuse entre les mensualités hypothécaires et les loyers. À la situation s’ajoute le coût de la vie croissant et le manque de propriétés disponibles.
La reprise de l’immigration prévue en 2022 devrait tout autant être favorable pour le marché locatif : les nouveaux arrivants optent majoritairement pour la location avant d’entamer les démarches d’achat de propriété après quelques années.
LA SITUATION POUR LES MARCHÉS EN DEHORS DES RÉGIONS MÉTROPOLITAINES DE RECENSEMENT (RMR)
À l’image de 2021, les régions en périphérie des RMR et même les régions éloignées continueront de bénéficier de l’arrivée de plusieurs ménages, attirés par des prix plus abordables et dans un contexte où le télétravail s’installe de façon permanente.
Le faible niveau de propriétés disponibles, les prix à la hausse des maisons unifamiliales et le prix du carburant ralentiront toutefois les transactions dans ces marchés, estime l’APCIQ dans ses prévisions du marché immobilier pour 2022.
UNE HAUSSE PLUS MODÉRÉE DU PRIX DES PROPRIÉTÉS
L’APCIQ estime que le prix médian des maisons unifamiliales connaîtra une hausse de 3% à l’échelle provinciale.
Cette stabilisation s’explique notamment par la prévision que le nombre d’acheteurs diminuera, en raison du nombre élevé de transactions des derniers mois et d’un taux d’intérêt à la hausse à prévoir, créant un contexte moins favorable à la surenchère en 2022. Également, les ménages à la retraite incités à vendre pour encaisser un fort gain en capital et l’accélération de la construction de nouvelles habitations contribueront à augmenter l’offre de propriétés sur le marché.
Les conseils de la vice-présidente de Sutton Québec pour acheter ou vendre en 2022
Lorsque questionnée par rapport à sa vision du marché 2022, Julie Gaucher, Vice-Présidente et chef des opérations du groupe sutton – québec, nous dit d’emblée:
« Quand reviendra le bon moment pour acheter? Tout vient à point à qui sait attendre, comme le dit le célèbre dicton.
Des opportunités seront toujours présentes dans le marché, et j’opte encore une fois pour conseiller d’éviter les achats émotifs. À moins de se retrouver devant un cas de force majeure, tel qu’un divorce, un décès, une relocalisation pour le travail, etc., la patience est une vertu et même une stratégie qui pourra s’avérer payante à moyen terme.
J’abonde dans le même sens à propos des vendeurs qui se demandent si le moment est bien choisi pour changer de propriété. Posez-vous la quesion: Seriez-vous prêts à aller en location pour une année ou deux? Si la réponse est positive, alors prenez le gain généré par la vente de votre propriété, faites fructifier cet argent et attendez l’occasion qui sera la bonne pour vous.
Bien sûr, tout ceci est théorique puisque chaque situation en est une d’espèce. De plus, il est plus facile d’analyser le marché après coup que de le prévoir d’avance. Nul ne possède une boule de crystal, mais il s’agit toujours de prendre la meilleure décision selon ses propres besoins et contraintes, et selon le moment qui se présente devant soi, tout en étant le mieux informé possible grâce aux outils et aux services conseils de son courtier, le professionnel de l’immobilier. »
Sources:
Centris, statistiques immobilières
Baromètre du marché résidentiel du 4e trimestre de 2021 de l’APCIQ selon les données Centris