Les personnes âgées estiment qu’il est «primordial» de dénicher une résidence sur un seul étage ou encore située au rez-de-chaussée d’un l’immeuble. (Photo: 123RF)
Les personnes de 65 ans et plus qui souhaitent vieillir chez elles plutôt qu’en résidence pour personnes âgées (RPA) ont tendance à sélectionner un appartement en copropriété pour éliminer le plus de risques possibles.
Royal LePage a réalisé un sondage auprès de ses courtiers immobiliers canadiens qui possèdent une expertise avec les personnes âgées et aux prises avec des problèmes d’accessibilité. Quarante-trois pour cent des répondants révèlent que leurs clients qui cherchent une nouvelle propriété estiment qu’il est «primordial» de dénicher une résidence sur un seul étage ou encore située au rez-de-chaussée d’un l’immeuble. Un autre 54% qualifient cet aspect de «pratique».
«Ces clients cherchent à éviter les escaliers à tout prix, explique Stéfanie Cadou, courtier immobilier chez Royal LePage Village à Montréal. Même dans un bungalow ou un plain-pied, il reste un sous-sol à éliminer, surtout si la salle de lavage y est installée.»
Cette clientèle veut de plus faire disparaître le plus grand nombre d’obstacles possible en vue d’un futur où leur santé sera moins bonne. On voudra ainsi éliminer les marches à l’entrée (42%), avoir accès à une douche ou un bain qui permet le déplacement d’une chaise (42%), avoir un revêtement de plancher antidérapant (38%), des couloirs et des entrées de portes élargies (30%), des barres d’appui adjacent aux toilettes et au bain (29%), ainsi qu’un stationnement couvert (23%).
Les aînés cherchent également à se rapprocher de leur famille (94%), des services de santé (88%) et des commerces de proximité (86%). Seulement 35% songent à l’achat d’une résidence intergénérationnelle.
Copropriété
Stéfanie Cadou indique que la clientèle qui cherche à rester à domicile ira très majoritairement vers un appartement en copropriété pour les multiples avantages qu’elle offre. «Une maison unifamiliale représente énormément d’entretien, avec les coûts et le temps que cela implique», remarque-t-elle.
Le marché immobilier est extrêmement serré en ce moment. L’Association des professionnels en construction immobilière du Québec (APCIQ) estime qu’il manque 60 000 logements pour équilibrer le marché québécois. De nombreuses propriétés sont encore vendues en situation de surenchère, mais Stéfanie Cadou croit que les aînés pourront tout de même trouver un appartement en copropriété assez facilement.
«Lorsqu’on regarde les constructions neuves, il y a beaucoup de condos, souligne-t-elle. Il faut aussi se rappeler que les jeunes premiers acheteurs se procurent souvent ce type de propriété, qui est moins chère. Lorsqu’ils fondent une famille, leurs besoins changent et ces condos reviennent sur le marché.»
RPA
Si le sondage de Royal LePage avance que 74% des courtiers interrogés observent que leur clientèle à l’âge de la retraite veut éviter les RPA pour une raison de coûts, Stéfanie Cadou précise que la situation n’est pas tout à fait la même au Québec.
«Au Québec, c’est 18% des gens de 75 ans et plus qui vivent dans une RPA, contre 8% en Ontario, souligne-t-elle. Nous sommes très privilégiés parce que le gouvernement participe à l’accessibilité financière des RPA grâce à un crédit d’impôt sur le loyer pour cette tranche de la population.»
Plus de personnes âgées cherchent ainsi une propriété «de transition» entre la retraite et l’entrée dans une RPA au Québec. Cette arrivée est d’ailleurs souvent liée à une santé déclinante, rappelle Stéfanie Cadou.
