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Maison intergénérationnelle: tous sous un même toit

08 oct. 2019

Maison intergénérationnelle: tous sous un même toit



Depuis bientôt neuf ans, Hélène Girard, qui est âgée de 72 ans, vit avec sa fille, son gendre et ses deux petits-fils. Ce sont ses proches, après qu’elle ait été victime d’un accident de voiture, qui en ont pris soin, avant de lui aménager un logement à même la demeure familiale. Pour la dame, cette façon de vivre lui procure un sentiment de sécurité, en plus de lui avoir permis de bâtir une relation privilégiée avec ses petits-enfants.

Hélène Girard vivait seule dans sa maison de La Baie, où elle tenait une garderie en milieu familial. Victime d’un accident de voiture, elle s’est grièvement blessée au cou et elle a dû mettre fin à ses activités professionnelles. Elle avait 63 ans. « J’ai eu une convalescence de trois mois et je suis venue vivre chez ma fille parce que je devais avoir de l’aide », raconte Hélène Girard. C’est à ce moment que l’idée de transformer la maison de sa fille Marjorie en demeure intergénérationnelle est née.
La salle de lavage est partagée par tout le monde de la résidence.
LE PROGRÈS, ROCKET LAVOIE

« C’est ma mère qui en a parlé en premier. Je n’étais vraiment pas certaine ! Disons que je suis une fille qui apprécie sa solitude, alors je ne savais pas si ça allait être une bonne idée. C’est mon conjoint qui m’a convaincue », explique Marjorie.

La demeure a été complètement réaménagée pour y construire un appartement de trois pièces et demi de style condo. Quant à Marjorie, son conjoint et ses deux fils, ils partagent le premier étage de la résidence. Une aire commune a également été aménagée entre les deux unités avec une petite salle d’entraînement. La mère et la fille en profitent d’ailleurs pour s’y entraîner ensemble. La salle de lavage est également utilisée par tous.


Hélène Girard s’entraîne régulièrement avec sa fille

« C’est vraiment l’idéal, car on se rend service les uns les autres. Par exemple, lorsque je suis déménagée ici, mes petits-fils étaient très jeunes, alors je pouvais les garder lorsque leurs parents n’étaient pas là. D’un autre côté, je me sens entourée et en sécurité avec des gens à proximité », explique Hélène Girard, qui a eu de petits ennuis de santé en pleine nuit dernièrement et qui a pu avoir une assistance immédiate de sa fille.

« C’est certain qu’on a dû faire de petits ajustements au début. Je ne voulais pas que ma mère devienne ma colocataire non plus ! On devait avoir nos propres espaces et nos intimités. Il n’était pas question non plus que mes fils débarquent à tout bout de champ chez leur grand-mère. Elle aussi a besoin de son intimité, alors ils doivent cogner à sa porte si elle est fermée », explique Marjorie.

Mais ce qui ressort des discussions avec Hélène Girard et sa fille, c’est surtout la relation privilégiée que la dame a pu bâtir avec ses deux petits-fils, qui sont aujourd’hui adolescents.

« On apprend à vivre à plusieurs. Lorsque j’étais jeune, on était quatre dans la même chambre ! Ce n’est plus ça aujourd’hui, mais vivre avec des grands-parents, ça permet aux enfants de devenir plus respectueux et d’apprendre à partager un espace. C’est vraiment super ! Mon petit-fils de 14 ans vient toujours me dire ‘‘Bonne nuit ! ’’ Je ne pourrai pas être mieux qu’ici », souligne Mme Girard, qui suscite légèrement l’envie chez ses frères et soeurs.

« Il y a tellement de personnes âgées qui vivent de l’isolement. Ou qui ne sont pas bien en résidence. Certains n’ont pas non plus les moyens de se payer des loyers intéressants. Je me trouve vraiment chanceuse », souligne la dame de 72 ans.

Si la famille se réunit régulièrement pour des soupers à l’étage, la grand-maman respecte également l’intimité de sa fille. « Mon gendre ne passe pas la semaine à la maison alors le week-end, je ferme ma porte et je les laisse en tête-à-tête ! Mais ils me demandent parfois de monter souper et je le fais avec plaisir ! », note Hélène Girard.

Le conseiller municipale Raynald Simard travaille à améliorer les incitatifs pour ceux et celles qui veulent transformer leur résidence en maison intergénérationnelle, qui sont inexistants à Saguenay.

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ENCOURAGER CES ENFANTS QUI FONT UNE PLACE À LEURS PARENTS

À Saguenay, il n’existe aucun incitatif pour ceux et celles qui souhaitent convertir leur résidence en maison intergénérationnelle. Le conseiller municipal de La Baie Raynald Simard travaille d’ailleurs à améliorer cette situation depuis le début de son mandat. Il souhaite que la Ville donne un petit bonbon à ces enfants qui accueillent leurs parents sous leur toit.

Les critères et les incitatifs pour les maisons intergénérationnelles sont propres aux municipalités. À Alma, par exemple, même si une maison comporte deux unités d’habitation, une seule taxe sur l’égout, les déchets et l’aqueduc est chargée. Ce n’est pas le cas à Saguenay. Par exemple, chez Hélène Girard et sa fille Marjorie, bien qu’elles n’aient qu’un service d’égout, d’aqueduc et de collecte des déchets, elles doivent payer deux taxes, ce qui représente un montant de 450 $ par année dans leur cas. Hélène Girard paie ce supplément depuis près de neuf ans.

« Ce n’est pas nécessairement un très gros montant, mais nous n’avons pas deux collectes de déchets ni deux aqueducs », note Hélène Girard. 

Ces informations ont été confirmées par le conseiller Raynald Simard, qui juge cette situation illogique, surtout lorsqu’il regarde ce qui se fait ailleurs au Québec. 

Un autre exemple : la municipalité de Blainville offre un congé de taxes sur l’évaluation municipale après les rénovations effectuées. 

« Je verrais aussi des crédits d’impôt comme il y en a pour d’autres genres de travaux de rénovation. Ces gens qui accueillent leurs parents à la maison devraient avoir un petit incitatif ou, du moins, ne pas payer en double pour des services qui sont simples ! », a expliqué Raynald Simard, qui tente de pousser l’administration municipale à poser un geste en ce sens. 

« Saguenay est une ville amie des aînés. Il faudrait qu’on le prouve en encourageant les résidences intergénérationnelles », a ajouté le conseiller municipal, qui explique que le nombre de visites à l’hôpital est moins élevé chez les aînés qui partagent leur quotidien avec leurs enfants. 

« Il y a un besoin, notre population est vieillissante. Donnons-lui le moyen de bien vieillir », a ajouté Raynald Simard. 

QUELQUES FAITS

› Le gouvernement du Québec n’a pas de programme pour la construction intergénérationnelle. Cependant, il offre LogiRénov, un programme pour la rénovation ou l’agrandissement et le remboursement des taxes. Il existe aussi des programmes pour les aidants naturels et d’autres subventions concernant les aînés. Ce sont plutôt les municipalités qui fixent les programmes.

› En 2016, selon la Fédération des chambres immobilières du Québec (FCIQ), les Laurentides (5,7 %), Lanaudière (4,6 %) et Laval (4,2 %) étaient les régions où les maisons intergénérationnelles occupaient la plus grande part de marché. Le Saguenay–Lac-Saint-Jean en comptait pour 2,6 %.

› Les maisons intergénérationnelles coûtent en moyenne 15 % plus cher que les unifamiliales, selon la FCIQ, principalement en raison de l’annexe à construire, des deux cuisines, des deux entrées et des nombreuses salles de bains.

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