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Maisons à vendre

01 juil. 2022

Maisons à vendre



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Les résultats du sondage de la Banque Manuvie font jaser. Près d’un propriétaire sur quatre dit qu’il devra vendre sa maison si les taux d’intérêt augmentent encore. Et pas moins de 18 % des propriétaires pensent qu’ils n’ont plus les moyens de payer le logement qu’ils possèdent.

Le communiqué de l’institution a pour titre Le remords de l’acheteur ?. Le sondage de la Banque Manuvie a été réalisé du 14 au 20 avril. La Banque du Canada venait alors de commander une hausse de 50 points de base de son taux directeur, qui s’ajoutait à celle de 25 points de mars, pour le pousser à 1 %. Ce taux est à 1,5 % depuis juin et il ne serait qu’à mi-chemin du resserrement attendu, en supposant que l’on parvienne à maîtriser l’inflation.

Le contexte de forte inflation persistante devrait pousser le taux directeur à 2,25 % à la fin de l’été et à 2,5 %, voire à 2,75 %, à la fin de l’année, croient les économistes. Pour leur part, les projections observées sur le marché obligataire s’appuient sur un taux cible à 3 % l’an prochain, bien loin du 1,75 % d’avant la pandémie. Si la banque centrale se voit contrainte de s’aventurer au-delà du taux dit neutre, l’atterrissage risque d’être beaucoup plus lourdement ressenti.

De plus, avant même cette poussée attendue, près de la moitié des répondants affirmaient qu’ils éprouveraient des difficultés à gérer les dépenses imprévues ou qu’ils reconsidéreraient leurs plans pour les vacances d’été. Plus directement, 42 % indiquent que leurs dépenses dépassent leur revenu.


Quant à l’accessibilité à la propriété, 71 % des répondants au sondage de juin 2021 n’étant pas propriétaires de leur maison affirmaient craindre de ne pas être en mesure d’épargner suffisamment pour en acheter une. Aujourd’hui, le marché du logement est devenu carrément hors d’atteinte pour les deux tiers des personnes sondées.

À l’opposé, moins de la moitié des personnes interrogées se disent préparées à la hausse des taux d’intérêt (46 %), de l’inflation (42 %) et des prix des logements (40 %), « ce qui souligne à quel point d’autres hausses de ces éléments pourraient être néfastes pour de nombreux Canadiens », souligne Banque Manuvie.

Sans compter que la proportion de l’encours des prêts hypothécaires à taux variable est passée de 28,1 % au quatrième trimestre de 2021 à 30,7 % au premier trimestre de 2022, nous dit Statistique Canada.

L’agence fédérale publiait le même jour que Manuvie ses Comptes du bilan national et des flux financiers du premier trimestre de 2022. On y observait notamment que la dette des ménages sur le marché du crédit en proportion du revenu disponible a diminué pour s’établir à 182,5 % au premier trimestre, après avoir atteint un sommet de 185 % trois mois plus tôt. Cette « amélioration » n’est pas étrangère au fait que la dette des ménages a augmenté moins rapidement que le revenu disponible, soit de +2 % et de +3,3 % respectivement.

De plus, le ratio du service de la dette des ménages, qui correspond au total des paiements obligatoires du capital et des intérêts sur la dette sur le marché du crédit en proportion du revenu disponible, s’est établi à 13,48 % au premier trimestre, en baisse par rapport à 13,72 % au quatrième trimestre de 2021. « Il s’agit de la première baisse depuis le deuxième trimestre de 2021 », indique Statistique Canada, pour ajouter que le revenu disponible des ménages avant les paiements d’intérêts s’est accru de 3,2 % comparé à une augmentation de 1,5 % des paiements de la dette totale.

Mais, là encore, il est question du premier trimestre de 2022, qui abrite l’amorce du resserrement de la politique monétaire de la banque centrale avec une première hausse de son taux directeur, de 25 points, en mars.

Le ton ferme de la Banque du Canada

 

En avril, la Banque du Canada avait révisé à la hausse son estimation du taux neutre, soit le taux d’intérêt compatible avec une production qui se maintient durablement à son niveau potentiel et un taux d’inflation qui demeure à la cible. Son estimation se situe désormais entre 2 % et 3 %, contre 1,75 % et 2,75 % en début d’année. « Si la demande réagit rapidement aux taux plus élevés et que les pressions inflationnistes se modèrent, il pourrait être approprié de cesser temporairement notre resserrement quand nous nous serons rapprochés du taux neutre, et de faire le point. En revanche, nous pourrions devoir augmenter les taux un peu au-dessus du taux neutre pendant un certain temps afin de rétablir l’équilibre entre l’offre et la demande et de ramener l’inflation à la cible », a-t-elle pris soin d’avertir.

Au début de juin la banque a délaissé toute référence au taux neutre. « En raison de la demande excédentaire au sein de l’économie et de l’inflation qui se maintient bien au-dessus de la cible et qui devrait continuer à monter à court terme, le Conseil de direction juge encore que les taux d’intérêt vont devoir augmenter davantage […] Le Conseil de direction est prêt à agir avec plus de force s’il le faut pour honorer son engagement à atteindre la cible d’inflation de 2 %. » Le ton est devenu ferme.

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Le sondage de la Banque Manuvie du Canada a été mené auprès de 2001 Canadiens âgés de 20 à 69 ans issus de toutes les provinces et dont le ménage présentait un revenu supérieur à 40 000 $. Il a été réalisé en ligne par Ipsos, du 14 au 20 avril 2022.

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