Les inscriptions en vigueur sont en baisse depuis 2015. Avec les nombres records de vente en 2020 et 2021, le nombre d’inscriptions a atteint un creux historique. La faiblesse des ventes depuis un an favorise l’accumulation de propriétés sur le marché, surtout pour l’unifamiliale. (Photo: 123RF)
BLOGUE INVITÉ. Depuis le printemps 2022, les ventes se sont mises à baisser et le nombre d'inscriptions a commencé à monter. Quelle sera l’ampleur de la hausse des ventes ce printemps?
On a aussi remarqué une tendance à la baisse du prix des propriétés, attribuable à une incapacité grandissante des acheteurs à se qualifier pour obtenir un prêt hypothécaire. La surchauffe s’est refroidie et le nombre de surenchères a diminué.
Ventes toujours en baisse
Pas moins de 3947 propriétés se sont vendues en mars dans le Grand Montréal, soit une baisse de 28% par rapport au mois de mars 2022. À chaque mois depuis septembre 2022, la baisse annuelle dépassait 30%.
«Même si les ventes sont encore en baisse, le ralentissement de cette baisse est un signe positif de stabilisation du marché», mentionne Charles Brant, directeur de l’analyse du marché immobilier au sein de l’Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec (APCIQ).
Ce graphique ici-bas montre le nombre de ventes mensuelles désaisonnalisées de 2019 à 2022. Clairement, le printemps 2023 ne sera pas aussi actif que celui des trois dernières années.
Graphique: APCIQ
Bien que la stabilisation des taux d’intérêt incitera certains à vouloir acheter, la majorité attendra que les taux hypothécaires commencent à baisser. Plusieurs économistes prédisent qu’il y aura une faible baisse du taux directeur à la fin de 2023 et une baisse importante en 2024.
Hausse des inscriptions en vigueur
Les inscriptions en vigueur sont en baisse depuis 2015. Avec les nombres records de vente en 2020 et 2021, le nombre d’inscriptions a atteint un bas historique. La faiblesse des ventes depuis un an favorise l’accumulation de propriétés sur le marché, surtout pour l’unifamiliale.
En mars 2023, il y avait seulement 16 754 propriétés résidentielles à vendre dans le Grand Montréal, une hausse de 62% par rapport à mars 2022. La croissance des inscriptions provient principalement des unifamiliales (78%). Les copropriétés et les plex enregistrent tout de même des hausses respectives de 54% et de 43%.
Pas moins de 3201 inscriptions en vigueur qui ont été répertoriées sur le territoire de la RMR de Québec en mars 2023. Il s’agit d’une hausse de 32% par rapport à l’an dernier. La catégorie des unifamiliales se démarque avec une augmentation des inscriptions de 48%. Les copropriétés et les petites propriétés à revenus suivent avec une hausse respective de 11% et de 10%.
Les délais de vente allongent
En plus que les acheteurs qui se font plus rares, en période de baisse de prix, il y a des vendeurs qui n’ont pas ajusté leur prix. Leurs propriétés ne se vendent pas.
Les délais moyens de vente ont augmenté significativement. Dans le Grand Montréal, le délai de vente moyen des petites propriétés à revenus, copropriétés et des unifamiliales sont respectivement de 76 jours, 58 jours et 53 jours. Par rapport à la même période il y a un an, il s’agit respectivement de 24, 21 et 26 jours de plus.
Un marché locatif chaud
À leur arrivée, les immigrants ont davantage tendance à être locataires que propriétaires. Avec la hausse de l’immigration, ainsi que le fait que moins de locataires vont acheter une propriété, la demande de logements locatifs va être très élevée. L’île de Montréal, qui a un taux d’inoccupation plus élevé que les autres villes à travers la province, pourra mieux absorber cette demande. La rareté de logements fait mal.
Les constructions de nouveaux logements, qui ont diminué de 15,8% en 2022, devraient baisser d’environ 20% au cours de 2023.
Il faudrait encore plus de maisons à vendre
Plusieurs acheteurs espèrent une baisse de taux et, pour que les prix soient bas, une hausse de l’offre. Mais la plupart des vendeurs sont peu enclins à vendre pour l’instant. Le marché immobilier joue encore en faveur des vendeurs.
C’est dans le Grand Montréal que l’on observe la plus haute hausse des maisons à vendre. Celles qui ont un prix juste se vendent en général bien et il n’y en a toujours pas assez de celles-ci. Bien que beaucoup moins fréquentes, on retrouve des situations de surenchères.
« Des opportunités d'acquisition plus nombreuses pourraient arriver sur le marché dès le printemps 2023, permettant un retour des investisseurs et décidant les ménages qui ont su attendre que le marché se normalise à passer à l'action », souligne Charles Brant.
Avec la baisse anticipée des taux d’intérêt hypothécaires en 2024, les immeubles seront plus abordables et je m'attends à une hausse marquée des ventes. Les nouvelles constructions devraient elles aussi reprendre du poil de la bête.