Qu’il s’agisse d’une maison ou d’un condo, acheter une première propriété demande un minimum de préparation. Ghislain Larochelle, chroniqueur immobilier, donne quelques conseils afin d’y parvenir dans la prochaine année.
D’abord, il faut prévoir un certain montant en argent liquide. Notre chroniqueur donne en exemple l’acquisition d’une maison de 350 000 $, soit le prix médian des maisons du Grand Montréal à la fin du mois de novembre 2019.
Achetée avec une mise de fonds minimale de 5% (17 500 $), il faudra payer, lors de la signature de l’acte de vente chez le notaire, la TVQ sur l’assurance SCHL (1327 $), les frais de notaire (environ 1500$) et les droits de mutation (3723 $), pour un total de 24 050 $.
Si l’acheteur décide plutôt d’investir une mise de fonds de 20% (70 000$), il n’aura pas à payer l’assurance SCHL, mais devra tout de même disposer d’un total de 75 223 $.
Comment accumuler la mise de fonds
Ghislain Larochelle suggère trois méthodes différentes pour accumuler le montant requis pour une mise de fonds.
La première méthode consiste à utiliser un don d’équité d’un proche, par exemple un héritage reçu en avance.
La deuxième méthode est de prévoir le coup en faisant un budget, en épargnant mois après mois, puis en faisant fructifier cet argent. À titre d’exemple, notre chroniqueur cite le montant minimal de 24 050 $ requis pour acheter une maison de 350 000 $. Pour obtenir ce minimum, il faudrait un peu moins de six ans en plaçant 300 $ par mois à un rendement de 4% par année.
Enfin, il suggère comme troisième méthode d’utiliser le régime d’accession à la propriété (RAP), qui permet de retirer un maximum de 35 000 $ des REER par individu (donc 70 000 $ par acheteur dans le cas d’un couple), à condition de rembourser le tout dans un intervalle de 15 ans.
Le financement
Bien qu’il s’agisse du financement le plus connu, le financement par la banque n’est pas la seule option. Ghislain Larochelle suggère quatre autres méthodes.
D’abord, il est possible de faire un achat en argent comptant, par exemple en retirant de bonnes liquidités de la vente d’une maison pour ensuite en acheter une autre. De plus, il est possible d’utiliser un prêteur privé, si par exemple un proche vous prête un montant d’argent.
Une autre option possible est d’utiliser le financement par le vendeur. Par exemple, le vendeur peut financer la différence entre le prix qu’il demande et la liquidité que vous disposez. Enfin, la location-achat peut être une avenue de financement avantageuse, comme expliquée dans la chronique du 17 novembre dernier.
Les ressources pour premiers acheteurs
Le budget fédéral 2019 a prévu un nouvel incitatif pour les premiers acheteurs. Ce nouvel incitatif est offert sous la forme d’un prêt de la SCHL (Société canadienne d’hypothèque et de logement) qui vise à compléter la mise de fonds.
La SCHL prête jusqu’à 10% du coût d’achat dans le cas d’une maison neuve, et jusqu’à 5% dans le cas d’une maison ancienne. L’acheteur doit cependant rembourser ce prêt (en plus d’une indexation à l’augmentation de valeur de la propriété) soit à la revente ou 25 ans après l’achat au maximum.
Il termine sur ces quelques conseils :
1- Faites préapprouver votre prêt avant de visiter des maisons et avant de faire des offres d’achat. Vous visiterez les maisons que vous pouvez vous permettre et vos offres seront mieux considérées par les vendeurs.
2- Déterminez vos besoins. Séparez vos besoins essentiels de vos désirs. N’achetez pas au maximum de votre capacité. Le prêt maximal accordé par la banque constitue une limite dangereuse à dépasser.
3- N’attendez pas d’avoir 20% en mise de fonds. Si vous les avez, tant mieux, sinon, cela sera probablement plus avantageux sur le long terme de verser le minimum.
Le chiffre de la semaine
50%
Selon une enquête menée au printemps 2019 pour le compte de GCR (Garantie de construction résidentielle), 50 % des nouveaux acheteurs de maisons neuves ont eu recours au régime d’accession à la propriété (RAP) pour acheter leur résidence.