La construction résidentielle et les ventes de propriétés existantes se sont redressées depuis le début de 2024, observent deux économistes chez Desjardins.
Selon les prévisions 2024-2025 du marché de l’habitation au Québec présentées par les économistes de Desjardins, le marché de la construction ira bon train avec 49 661 mises en chantier en 2024 et 51 911 en 2025.
S’il s’agit d’une augmentation comparativement au creux de 2023 avec les 38 912 mises en chantier, on est loin des 67 810 de 2021.
Le regain provient principalement des appartements locatifs, indiquent dans le bulletin Zoom sur l’habitation l’économiste Maëlle Boulais-Préseault et le directeur et économiste principal Benoit P. Durocher.
« Au Québec, les mises en chantier d’appartements locatifs ont amorcé une reprise bien avant le début des baisses de taux d’intérêt directeur en juin, notamment dans les villes et les municipalités qui ont assoupli leur réglementation ou accordé des incitatifs financiers afin de faciliter le démarrage de nouveaux projets », écrivent-ils.
Boulais-Préseault et Durocher citent les crédits de taxes foncières à Trois‑Rivières et à Drummondville ainsi que le retrait des normes minimales de stationnement à Québec.
L’augmentation prévue des mises en chantier d’appartements locatifs grimperait de 30 % cette année, puis d’environ 10 % l’an prochain. Du côté de la construction de maisons unifamiliales et d’appartements en copropriété, la hausse devrait être nettement plus faible, soit d’environ 10 % en 2024 et 4 % en 2025.
Les deux économistes expliquent que la hausse des coûts des matériaux et de la main-d’œuvre ainsi que les taux d’intérêt élevés ont ralenti la construction résidentielle pendant les deux dernières années. Des constructeurs ont d’ailleurs fait faillite. Mais comme les prix des logements neufs semblent s’être stabilisés, observent les économistes, et que les taux d’intérêt ont baissé, la situation devrait s’améliorer.
Retour à la moyenne
« La reprise du marché de l’habitation semble bel et bien enclenchée au Québec. Les ventes de propriétés existantes sont à la hausse, ce qui maintient les prix à un niveau élevé », indiquent les économistes.
« Le niveau des ventes a même rejoint récemment la moyenne des dix dernières années », précisent-ils.
L’Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec (APCIQ), qui a publié jeudi les plus récentes statistiques du marché immobilier résidentiel de la province, établies d’après la base de données provinciale Centris des courtiers immobiliers, notait une progression des ventes de 13 % au troisième trimestre de 2024 par rapport à la période équivalente de 2023.
« Il s’agit d’un niveau d’activité transactionnelle largement supérieur à la moyenne enregistrée pour cette période de l’année depuis que les données sont compilées par Centris en 2000 », remarque l’APCIQ.