Que ce soit en 2023 ou en 2024, si vous pouvez vous le permettre, cherchez un immeuble qui répond à vos besoins, et achetez-le. En le conservant longtemps, il va prendre de la valeur. (Photo: 123RF)
BLOGUE INVITÉ. Peu importe le type d’investissement, tenter de choisir le meilleur moment pour acheter est hasardeux. On ne peut pas prédire avec précision les variations à court terme des prix. Il est préférable de tout simplement bien choisir son investissement et de le conserver longtemps.
Marché de la revente
Les ventes seront en 2023 à leur plus faible total depuis une vingtaine d’années. Desjardins prévoit, dans une récente étude, que nous atteindrons dans quelques mois la fin du cycle baissier des prix.
Les régions qui ont connu moins ou très peu de surenchère, soit celles au nord, au centre et à l’est du Québec s’en tirent mieux. Dans la région métropolitaine de Québec, le recul des ventes est plus modéré et le stock de propriétés à vendre demeure très bas.
La baisse prévue des taux d’intérêt hypothécaires ainsi que le recul des prix encaissés se traduiront par une amélioration de l’abordabilité. Toutefois, la diminution prévue des taux d’intérêt ne sera pas suffisante pour que l’abordabilité soit assez intéressante pour favoriser un retour massif des acheteurs sur le marché.
Certains acheteurs se font plus rares
Même si l’augmentation des taux hypothécaires semble tirer à sa fin, les mensualités liées au remboursement d’un prêt ont grimpé en flèche. Il ne faut pas se surprendre que les premiers acheteurs, qui disposent en général d’une faible mise de fonds, soient nettement moins nombreux à accéder à la propriété.
Maintenant que l’ascension des prix a fait place à une correction et que le coût d’emprunt a grimpé, l’attrait des investisseurs, qui comptaient pour environ 20% des ventes de propriétés au pays, s’est dissipé.
Construction neuve au ralenti
La demande de maisons et de copropriétés neuves continuera de s’affaiblir puisque la capacité d’emprunt des ménages a fortement diminué. Dans le segment locatif, les projets sont devenus difficiles à rentabiliser en raison des taux d’intérêt élevés et, par conséquent, la construction est déjà au ralenti.
Les constructions de nouveaux logements, qui ont diminué de 15,8% en 2022, devraient baisser de 20% au cours de 2023.
«Malgré certains programmes gouvernementaux, le financement des projets représente un défi de taille depuis la remontée des taux d’intérêt, ce qui entraîne l’annulation ou le report de certains chantiers», souligne Hélène Bégin, économiste principale au Mouvement Desjardins.
Forte hausse des loyers
Avec la difficulté d’accéder à la propriété, le manque d’appartements disponibles et une reprise soutenue de l’immigration après le faible niveau observé pendant la pandémie, la demande restera forte. Du côté de l’offre, le niveau de construction neuve d’appartements est en baisse.
Dans ce contexte, le taux d’inoccupation provincial continuera de diminuer et pourrait avoisiner 1% en 2023, comparativement à 1,7% en 2022. Aucune région n’est épargnée par la pénurie de logements locatifs.
De nombreuses régions sont touchées par la flambée des loyers puisque les appartements disponibles sont presque inexistants dans plusieurs localités.
«Plus le marché locatif est serré, plus ça exerce une pression à la hausse sur le loyer, note Hélène Bégin. Je remarque qu'au Québec, les loyers ont augmenté de 9% entre 2021 et 2022 et que la hausse devrait atteindre 10% en 2023.»
Prix en hausse en 2024
En 2024, avec la baisse anticipée des taux d’intérêt hypothécaires, Desjardins s'attend à un regain des ventes et à une lente remontée des prix. Les nouvelles constructions devraient elles aussi reprendre de la vigueur,
Que ce soit en 2023 ou en 2024, si vous pouvez vous le permettre, cherchez un immeuble qui répond à vos besoins, et achetez-le. En le conservant longtemps, il va prendre de la valeur.