De plus en plus d’acheteurs se tournent vers papa et maman pour affronter la flambée immobilière ! Cette année, au Canada, les parents ont sorti de leur poche plus de 10 milliards $ pour aider leur progéniture à acheter une maison.
Au Québec, ce sont plus de 20 % des acheteurs qui ont compté sur l’aide de leurs parents pour accéder à la propriété. C’est énorme ! Selon les calculs de l’économiste Benjamin Tal, de la CIBC, le montant des dons atteint un record à l’échelle nationale.
En moyenne, les parents appelés à la rescousse ont donné 82 000 $ à leur enfant. Il s’agit d’une augmentation de 58 % par rapport à la moyenne de 2015. Nous assistons à un transfert de richesse colossal, pour le meilleur et pour le pire.
Beaucoup d’argent
Les premiers acheteurs ne sont pas les seuls à puiser dans la fortune de leurs parents. Au Canada, près de 10 % des propriétaires qui déménagent dans une maison plus grande reçoivent aussi de l’aide. Ce coup de pouce représente une somme mirobolante : 128 000 $ en moyenne !
Certes, les marchés immobiliers de Toronto et de Vancouver tirent les chiffres vers le haut, car ce sont les endroits où les parents sont les plus sollicités. Néanmoins, le phénomène est omniprésent, d’un océan à l’autre, selon l’analyse de la CIBC.
Autre donnée intéressante : la majorité des parents piochent dans leur bas de laine pour financer la mise de fonds de leur descendance. Seuls 5,5 % d’entre eux s’endettent.
Bonne idée
On ne peut pas blâmer les parents de vouloir donner de leur vivant, plutôt que de léguer leur patrimoine au moment du décès. Tant mieux s’ils en ont les moyens, qu’ils prennent une décision éclairée, et que leur enfant en profite judicieusement. Un tel cadeau contribuera à réduire la taille de l’hypothèque et permettra de réaliser des économies importantes sur les paiements d’intérêts au fil du temps.
En faisant un don en argent, on peut voir son enfant en profiter. Les stratégies sont diverses. Par exemple, certains parents préfèrent structurer la transaction comme un prêt, au moyen d’un contrat de prêt ou d’un billet à ordre. À ce moment, l’héritier ne sera pas obligé de rembourser le prêt, mais le montant sera déduit de la succession qui lui reviendra.
Problème
Ces élans de générosité, la plupart du temps remplis de bonne volonté, ont malheureusement un effet pervers. L’immense transfert de richesse entre les générations est en partie responsable de la surchauffe immobilière que l’on connaît présentement.
En soutenant le projet d’un enfant, les parents alimentent d’une certaine façon la hausse frénétique des prix. « Compte tenu de la tendance et de l’ampleur des dons, il est clair que ce phénomène devient un facteur important affectant la demande de logements, et donc les prix des maisons au Canada », conclut l’économiste Benjamin Tal.
Si vous disposez d’une mise de fonds offerte sur un plateau d’argent, vous disposez d’une plus grande capacité à surenchérir et ainsi mettre la main sur la maison de vos rêves. Cela contribue du même coup à creuser l’écart de richesse entre les bénéficiaires de cette aide et les autres. Accéder à la propriété n’a jamais été aussi difficile, sauf si papa et maman sont derrière vous !