Quelle maison pouvez-vous acheter avec 250 000 $?
14 sept. 2020Quelle maison pouvez-vous acheter avec 250 000 $?
Le prix des maisons a bondi de 24 % en un an.
Maison unifamiliale de 8 pièces située dans l'arrondissement de Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles, à Montréal.
PHOTO : CENTRIS.CA
Le mois d’août a confirmé une fois de plus un engouement inattendu pour le marché immobilier du Québec. La région métropolitaine de Montréal « vient tout juste de rattraper l’activité perdue » durant le printemps en raison de la pandémie, selon l’Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec (APCIQ).
Le phénomène, aussi contre-intuitif soit-il dans le contexte actuel, est si important que le prix médian des maisons unifamiliales dans la province, par rapport à l’année dernière, est passé de 250 000 $ à 310 000 $ le mois dernier. Un bond de 24 %.
Une donnée qui nous a rendus curieux. Quel type de maison pouvez-vous maintenant acheter avec 250 000 $ dans une ville de bonne taille, si votre budget est demeuré inchangé depuis un an?
C’est vraiment des propriétés tout à fait standards, pour ne pas dire ordinaires, admet Charles Brant, directeur du service de l’analyse de marché de l’APCIQ. Et ce, peu importe la région. Bien entendu, vous avez accès à de plus grandes superficies plus vous vous éloignez des grands centres urbains.
Voici ce que nous avons déniché sur le site de Centris.ca, qui regroupe toutes les propriétés à vendre par les courtiers immobiliers québécois.
Montréal : 249 000 $, terrain de 169 mètres carrés (1815 pi2)
Maison unifamiliale de 8 pièces située dans l'arrondissement de Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles, à MontréalPhoto : Aucune / Centris.ca
Maison unifamiliale de 8 pièces située dans l'arrondissement Rivière-des-Prairies/Pointe-aux-Trembles à MontréalPhoto : Aucune / Centris.ca
Dans la région montréalaise, en août, les ventes ont bondi de 39 % comparativement au même moment en 2019, pour un total de 4878 transactions. Notons toutefois qu’il y avait beaucoup moins de propriétés à vendre, soit 21 % de moins que l'an dernier.
La pandémie a fait en sorte que des vendeurs ont été plus réticents à mettre en place leur projet de vente, explique M. Brant. Cela a contribué à réduire l’inventaire, qui était déjà extrêmement bas, et fait en sorte que la pression sur les prix continue.
Pour l’instant, l’île de Montréal performe moins bien que l’année dernière en raison d’un moins grand attrait pour les copropriétés à proximité du centre-ville. Or, ce n’est pas le cas dans les banlieues, une option plus abordable pour une maison unifamiliale.
Terrebonne : 249 900 $, terrain de 441 mètres carrés (4749 pi2)
Maison unifamiliale de 10 pièces située à TerrebonnePhoto : Aucune / Centris.ca
Maison unifamiliale de 10 pièces située à TerrebonnePhoto : Aucune / Centris.ca
Le marché de Québec a pour sa part connu la plus forte croissance parmi les régions métropolitaines : une hausse de 62 % des ventes par rapport à août 2019. L’analyste fait remarquer que le marché locatif est important dans la Vieille-Capitale. En conséquence, la crise sanitaire a fait prendre conscience aux gens de l’avantage d’être propriétaire, d’être chez soi.
Québec a quelque chose à offrir de très intéressant à un prix qui défie toute concurrence à l’échelle nord-américaine, compte tenu de la qualité de vie et de la sécurité. Les prix de l'immobilier au cours des cinq dernières années ont augmenté moins vite que la hausse des revenus du ménage, ce qui laisse présager un boom.
Québec : 249 900 $, terrain de 604 mètres carrés (6500 pi2)
Maison unifamiliale de 7 pièces située dans l'arrondissement de Charlesbourg à QuébecPhoto : Aucune / Centris.ca
Maison unifamiliale de 7 pièces située dans l'arrondissement de Charlesbourg à QuébecPhoto : Aucune / Centris.ca
La banalisation du télétravail, comme moyen efficace et productif, change aussi la donne. Des acheteurs veulent dorénavant s’offrir la possibilité de devenir propriétaire à l’extérieur des grands centres urbains.
Gatineau : 249 900 $, terrain de 441 mètres carrés (4749 pi2)
Maison unifamiliale de 10 pièces située à GatineauPhoto : Aucune / Centris.ca
Maison unifamiliale de 10 pièces située à GatineauPhoto : Aucune / Centris.ca
Trois-Rivières : 249 000 $, terrain de 635 mètres carrés (6840 pi2)
Maison unifamiliale de 16 pièces située à Trois-RivièresPhoto : Aucune / Centris.ca
Maison unifamiliale de 16 pièces située à Trois-RivièresPhoto : Aucune / Centris.ca
Sherbrooke : 249 900 $, terrain de 745 mètres carrés (8023 pi2)
Maison unifamiliale de 14 pièces située à SherbrookePhoto : Aucune / Centris.ca
Maison unifamiliale de 14 pièces située à SherbrookePhoto : Aucune / Centris.ca
À Sherbrooke, la courtière immobilière de RE/MAX Nathalie Lapointe dit travailler sans arrêt.
Des trentenaires originaires de la région reviennent de Montréal grâce à la possibilité, désormais, de travailler à domicile. En outre, une clientèle plus âgée, mais encore en bonne forme physique, quitte la vie en appartement ou en copropriété pour se racheter une maison. L’expérience du confinement laisse un souvenir amer. Tout ça ensemble, dit-elle, entraîne de nouvelles sources d’acheteurs.
L’APCIQ constate un tel rebond généralisé dans l’ensemble du Québec.
Rimouski : 249 900 $, terrain de 745 mètres carrés (8017 pi2)
Maison unifamiliale de 8 pièces située à RimouskiPhoto : Aucune / Centris.ca
Maison unifamiliale de 8 pièces située à RimouskiPhoto : Aucune / Centris.ca
Saguenay : 249 900 $, terrain de 2273 mètres carrés (24 464 pi2)
Maison unifamiliale de 13 pièces située dans l'arrondissement de Chicoutimi, à SaguenayPhoto : Aucune / Centris.ca
Maison unifamiliale de 13 pièces située dans l'arrondissement de Chicoutimi, à SaguenayPhoto : Aucune / Centris.ca
Beaucoup d’acheteurs se tournent également vers des résidences secondaires. La crise n’a pas affecté les gens de la même manière, selon Charles Brant. Certains ont pu épargner davantage et améliorer leur capacité financière.
Tout récemment sur les ondes de Radio-Canada, l’économiste en chef de la Banque Nationale, Stéfane Marion, indiquait d'ailleurs que l’actuelle crise est la première de l’histoire canadienne où une récession est constatée sans entraîner une chute du prix des maisons.