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Un accès à la propriété plus difficile

08 juil. 2020

Un accès à la propriété plus difficile


De nombreuses associations représentant l’industrie de la construction et de l’immobilier ont dénoncé le resserrement des critères donnant accès à une assurance de prêt hypothécaire de la SCHL.

Les ménages qui envisageaient de quitter leur appartement pour acheter une maison ou une copropriété seront sans doute moins nombreux au cours de la prochaine année en raison du resserrement des critères donnant accès à une assurance de prêt hypothécaire de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), estime Hélène Bégin, économiste principale au Mouvement Desjardins.

NATHAËLLE MORISSETTE

LA PRESSE

Un meilleur pointage de crédit – qui est passé de 600 à 680 –, une diminution du ratio d’endettement maximal permis, ainsi que le refus des mises de fonds considérées comme étant non traditionnelles – comme le programme d’aide Accès Condo – comptent parmi les changements, en vigueur depuis le 1er juillet. Selon l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ), près de 4000 ménages seront touchés par ces mesures dans la province. Rappelons qu’un prêt assuré par la SCHL permet aux acheteurs de verser une mise de fonds équivalant à 5 % de la valeur de la propriété, si le prix d’achat est inférieur à 500 000 $.

« C’est certain que pour les gens qui veulent accéder à la propriété, il est beaucoup plus difficile de répondre aux critères, soutient Mme Bégin. Ça va être plus difficile de se qualifier. Le marché est en train de se relever, et là, on arrive avec des mesures restrictives. »

Dans un communiqué commun publié le 25 juin, plusieurs associations représentant l’industrie de la construction et de l’immobilier ont dénoncé le resserrement de ces règles.

« La mission première de la SCHL, c’est de donner accès à la propriété », rappelle Julie Saucier, présidente et chef de la direction de l’Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec (APCIQ). Selon elle, les premiers acheteurs – moins susceptibles d’avoir en banque une grosse mise de fonds – seront les plus pénalisés.

En plus d’avoir de la difficulté à répondre aux nouveaux critères de la SCHL, ceux-ci font actuellement face à un marché immobilier où les nouvelles inscriptions ne sont pas légion, explique Mme Saucier. En raison de la pandémie, « le courtage immobilier a été en pause du 25 mars au 11 mai, rappelle-t-elle. L’inventaire de maisons à vendre est très bas. Souvent, il y a de la surenchère ».

Et le nombre de nouveaux projets de copropriétés, par exemple, pourrait être touché par le resserrement des règles, appréhende pour sa part Guillaume Houle, porte-parole de l’Association de la construction du Québec (ACQ). « Peut-être qu’il y aura des projets qui ne lèveront jamais à cause de ça, souligne-t-il. Ça peut être aussi un cas concret d’un petit bloc de 16 condos qui se construit où il y a cinq ou six [acheteurs] qui ne se qualifient plus. Donc, on n’a plus les sommes nécessaires pour faire fonctionner le projet ou il faut trouver de nouveaux acheteurs. »

À la SCHL, la porte-parole Audrey-Anne Coulombe a tenu à rappeler que « le taux d’endettement des ménages est un enjeu important à travers le Canada ».

« La pandémie de COVID-19 touche tous les secteurs de l’économie canadienne, y compris le logement, ajoute-t-elle. Les pertes d’emplois, les fermetures d’entreprises et la baisse de l’immigration ont une incidence négative sur tous les marchés canadiens de l’habitation, soit sur les mises en chantier, les ventes et les prix. La SCHL prévoit une baisse de 9 à 18 % du prix des logements au cours des 12 prochains mois pour l’ensemble du Canada, selon la trajectoire de la reprise économique. Pour le Québec, la SCHL prévoit une baisse du prix MLS moyen de 6 à 11 % par rapport à son niveau antérieur à la pandémie, avant de commencer à se redresser au deuxième semestre de 2021. »

Selon une étude réalisée par Hélène Bégin, publiée mardi, le marché de la revente reprend peu à peu de la vigueur à Montréal, mais surtout à Québec et à Saguenay. Selon l’auteure, « les chiffres de mai sont encourageants, mais ils reflètent à la fois la demande des acheteurs qui ont reporté leur démarche pendant le confinement et ceux qui ont mis leur projet en branle par la suite ».

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