Une hausse moyenne de 1,2 % des loyers proposée par la Régie
31 jan. 2020Une hausse moyenne de 1,2 % des loyers proposée par la Régie
AGENCE QMI
MISE À JOUR
MONTRÉAL | La Régie du logement a estimé, mercredi, que la hausse des loyers réclamés aux locataires par leurs propriétaires devrait être plutôt modeste cette année.
Pour un appartement non chauffé, les propriétaires devraient se limiter à une hausse de 1,2 % du montant du loyer mensuel, suggère la Régie dans son analyse annuelle.
Pour les logements chauffés, les hausses de base devraient se situer entre 0,6 % (chauffage au mazout), 1 % (chauffage à l'électricité) et 1,4 % (chauffage au gaz), a ajouté la Régie.
Évidemment, les hausses proposées peuvent être plus élevées si jamais le propriétaire veut tenir compte de la hausse des taxes foncières et scolaires ou qu'il prévoit des travaux majeurs dans le logement.
La hausse de base proposée se trouve dans la lignée de ce qui a été accordé au cours des dernières années lorsque des propriétaires et des locataires se sont retrouvés devant le tribunal, faute d'être parvenus à s'entendre sur une augmentation de loyer.
En 2019, la Régie avait tranché pour une hausse moyenne de 1,3 % du loyer mensuel sur les centaines de décisions qu'elle avait rendues, tandis que ce taux était de 1,4 % en 2018.
Craintes de hausses salées
Au-delà des hausses de loyer proposées par la Régie du logement, les augmentations sont cependant, dans les faits, bien plus élevés en réalité, ont tempéré des organismes de défense des locataires.
Compte tenu de la rareté des logements qui ne cessent d'empirer, les loyers ont augmenté, en moyenne, de 5,2 % entre 2018 et 2019, révélait récemment la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL). À Montréal, seul 1,5 % des appartements sont inoccupés, une première en 15 ans.
«Pour les prochaines années, on peut s'attendre au pire. Plus les logements sont rares, plus les loyers augmentent», s'est inquiété le porte-parole du Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ), Maxime Roy-Allard, mercredi. Selon lui, plusieurs propriétaires vont jusqu'à dire à leurs locataires de ne pas tenir compte des taux suggérés par la Régie pour augmenter «abusivement» les loyers de leurs locataires.
Même son de cloche du côté du Front d'action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), qui a tenu à rappeler qu'un locataire peut refuser une augmentation de loyer qu'il juge déraisonnable. Les deux organismes ont aussi appelé Québec à intervenir, notamment en agissant pour augmenter l'accès à des logements à prix abordable et pour contrôler la hausse des prix des loyers.
Insuffisant pour les propriétaires
De son côté, la Corporation des propriétaires immobiliers du Québec (CORPIQ) juge que la Régie propose des hausses insuffisantes.
«ll n'y a plus aucun moyen d'amortir les travaux de rénovation, à moins qu'il y ait un changement de locataires permettant de hausser les loyers en conséquence», a dénoncé le directeur des Affaires publiques de la CORPIQ.
Selon lui, la seule autre option qui s'offre aux propriétaires est d'expulser les locataires pour changer la vocation d'un immeuble locatif, notamment pour en convertir les appartements en condo, une tendance lourde dans le marché immobilier.
La CORPIQ craint donc que la décision de la Régie ait, en fin de compte, pour effet de réduire davantage l'offre de logements disponibles.